Sur le thème LUCKY LOSER, les travaux récents ont en commun une recherche de collaboration entre technologie et savoir-faire manuel. Dans une époque où la machine remplace la main presque sur toutes les tâches, tentatives est faite ici d’explorer ce que la main peut apporter à la machine via la recherche de formes que ni l’une ni l’autre ne pourraient réaliser seules. Trois pistes sont ici explorées. La première cherche/crée des formes inaccessibles à la robotique, sous peine de cassée le marbre (exemple le virus du COVID). La seconde s’inspire des objets/design typiques de la sphère digitale (émoji, qr codes). La troisième utilise les outils numériques pour façonner des formes inaccessibles ou non naturelles pour la main ou l’esprit humain (deformed guns).

Au cœur de ce parcours trônent l’erreur et l’accident, évènements indispensables pour tester, aiguiser et matérialiser l’idée.

Accident, erreur et hasard participent de cette même nébuleuse où un phénomène nous échappe. En ce qui concerne la créativité cependant, il est parfois utile de mettre en valeur le « ratage » car toute perte de contrôle force l’improvisation. Erreur, ratage, déraillement, rupture, basculement sont tous, suivant leur échelle, autant d’incidents ou de catastrophes qui ouvrent des voies imprévues. Ces phénomènes sont en principe négatifs puisqu’ils détournent un processus en cours, casse un projet ou brouille une planification. Pourtant ces imprévus, aussi destructeurs soient-ils, génèrent de la nouveauté. En cela, ils sont parfois aussi positifs.

Installation faite de tiges de jonc disposées de manière à créer une goutte d’eau géante en suspension dans l’air. Sonore si le vent le décide. Ode à l’eau et rappel de son caractère précieux, Waterdrop nous rappelle que ne vivons que d’une partie infime de cet élément en quantité fixe dans la nature dont nous ne captons que temporairement le cycle. L’eau ne nous est que prêtée.